Plusieurs années ont passé depuis ma découverte du fameux Lenz de Buchner. J'en ai tenté plusieurs fabrications d'images, toutes abandonnées. Jusqu'au spectacle touchant de deux barques, l'une violemment colorée, l'autre plus raisonnable, dansant l'une avec l'autre, selon une chorégraphie que commandait la houle qui les cognait, les éloignait, cordes tendues, puis les caressait bord contre bord, calmes, avant qu'elles ne reprennent leur conversation de barques, avec leur squelette de poisson, leur pouvoir de danser sur l'eau et de contenir le ciel... C'étaient eux, c'étaient Lenz et Oberlin.
A lire et relire le texte que Buchner rédige en 1835, la clé poisson/barque/homme apparaissait avec évidence sous mes pinceaux et mes crayons pour tenter de saisir ce garçon exigeant et enthousiaste qu'est Jakob Michael Reinhold Lenz (1751-1792). Le Poisson, animal, immergé, habile, innocent, étouffe hors de son univers. La Barque, subtil équilibre de pression entre mer et ciel, porte l'homme et brave les orages. L'Homme, cage ultime, aux terribles frontières, revendique avec force la plénitude sans attendre de sa courte durée.
Le nouveau mur sous préau de la galerie Nicole Buck exigeait la reconstruction de cette série papillonnante et une véritable mise en scène. C'est pourquoi les fils tendus offrent une certaine légèreté aux moments exaltants de l'entrée de Lenz en 1778, un 20 janvier, dans le petit monde du pasteur Oberlin, et une véritable fragilité aux coups effrayants qui mènent à son évacuation vers Strasbourg, trois semaines plus tard. Les grands panneaux de bois du fond de scène portent encadrés, médusés, les instants cruciaux de son apprentissage qui culmine dans la révélation du vide du ciel et l'impératif du plein-instant.
Né en 1954, Ludovic Bronner poursuit ses études aux arts décoratifs et à l'université des sciences humaines de Strasbourg. Il réalise de nombreuses affiches pour diverses compagnies théâtrales et ne cesse de pratiquer le dessin parallèlement à une carrière de directeur de création dans une grande imprimerie de la ville.
La peinture de Germain Roesz témoigne de son actualite, rappelle ses origines et interroge le climat de l'époque. Dans le monde de la vitesse et des flux incessants, il propose un regard où l'intériorité est...
Exposition de Sylvie Villaume. Un face à face et une complicité avec les œuvres de Anne Bulliot, Christine Colin, Didier Guth, Haleh Zahedi. Du 6 avril au 16 juin 2024
En dialogue avec les œuvres de Rainer Braxmaier, Armin Göhringer, Jürgen Knubben, Angela M. Flaig, Germain Roesz, Robert Schad, Reinhard Sigle, Sylvie Villaume, proches et amis de l’artiste.