Elham etemadi

 

Expositions


à la Galerie

 

 

mars/avril 2021

Christiane Bricka, Elham Etemadi, Marie-Amélie Germain, Sima Jahangirian, Dan Steffan, Haleh Zahedi

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oct./nov.déc. 2020

20 artistes français et allemands exposent leur travail autour du dessin

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oct./nov.déc. 2020

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Figures Vertiges Couleurs.

L'évolution de la peinture d'Elham Etemadi est très particulière et féconde. Dans un premier temps il faut se souvenir qu'elle est une coloriste hors pair, mais aussi qu'elle possède la tradition de la miniature perse, celle de la narration en utilisant une symbolique très élaborée, puis au cours de ses études et de son séjour en Occident elle insérera au cœur de sa pratique les formes libres venues de Cobra, puis lentement en combinant ce qu'on peut appeler une composition des signes à un laisser libre cours aux gestes, aux graphies, aux superpositions, elle évite l'illustration. En agissant de la sorte elle donne à sa peinture une dimension plus complexe, une lecture rhizomatique qui se renouvelle constamment. Bien sûr, on retrouve toujours ses figures emblématiques, jouets d'enfants, manèges, véhicules brinquebalants, crocodiles, visages tournant au grotesque, fantômes verts ou roses, oiseaux, poissons, musiciens, vases, fleurs, chiens, chars. Mais tout cela est pris dans un tourbillon de lignes, de couleurs qui rendent cette peinture extrêmement vivante. Et puis, et c'est essentiel, son évolution tient compte davantage, et principalement de ce qu'est la peinture, je veux dire par là par ce que celle-ci indique comme direction, comme compréhension qui donne une profondeur tant historique que contemporaine. C'est son pari que de faire peinture avec les figures de son enfance, de son imaginaire, de sa culture puis de ses cultures, et de les emporter dans un dialogue avec la matérialité même de la peinture. C'est dense, et cela danse et dans le même temps entre les corps, entre les figures s'ouvrent des espaces, des blancs habités par la question du manque, par ce qui se représente comme des silences qui murmurent.

Elle fait papillonner les figures au double sens du terme en donnant des ailes graphiques aux objets et en les plaçant dans un vertige animé qui dynamise sa toile. Apparaissent aussi des architectures qui disent dans le même temps l'intérieur et l'extérieur d'un lieu. Parfois l'architecture pénètre le corps, lui donne sa ferveur, sa rigidité ou son étrangeté. Et puis, toujours la sensualité affleure dans la vitesse des traits et de la couleur, dans la rondeur des lignes, dans l'enchevêtrement des corps au corps même de la peinture. Enfance et vertige de l'âge, Eros et Thanatos qui dansent de concert pour une ode à la couleur.

 

G. Roesz, janv. 2021 


Elham Etemadi en images